Village de Saint-Etienne-de-Lugdarès

Le cœur du village bat autour de son impressionnante église du XIXᵉ siècle, surnommée à juste titre la Cathédrale de la Montagne. Édifiée en granit et pierres volcaniques polychromes, elle conserve un majestueux maître-autel baroque, provenant de l’ancienne abbaye des Chambons. Bien que remaniée, l’église conserve des éléments gothiques et son origine remonterait à 1302.

Sur le versant nord, dans la vallée fermée, se trouve le hameau des Hubacs (ou Ubas), lieu chargé d’histoire et de légendes. C’est ici que la mystérieuse Bête du Gévaudan a fait sa toute première victime : Jeanne Boulet, le 30 juin 1764.

Mais l’histoire des Hubacs remonte bien plus loin. On y trouve trace d’une ancienne seigneurie médiévale, établie dès le XIIᵉ siècle, et rattachée à la famille d’Agrain d’Ubas, issue par alliance des Solignac, grande lignée du Velay. Le château des Hubacs, aujourd’hui disparu, fut témoin de plusieurs événements notables, dont la célèbre bataille des Trois Seigneurs.

En 1324, alors que 2 000 soldats anglais assiègent le château de Luc, trois seigneurs unis par la co-baronnie — Polignac, Bourbal de Choisinet et d’Agrain des Hubacs — contre-attaquent. Sur les terres des Hubacs, un combat acharné s’engage. En infériorité numérique, ils sont sur le point de céder, lorsqu’ils sont secourus par dix gentilshommes des environs. Grâce à ce renfort, ils remportent une victoire totale.

En mémoire de cet acte de bravoure, les trois seigneurs font graver leurs armoiries sur trois grandes pierres de granit, toujours visibles au sommet du volcan de Prasoncoupe-les-Ubas, à l’endroit désormais appelé "Le sommet des Trois Seigneurs". Ce site, chargé d’histoire, est accessible à pied, pour les amateurs de randonnée.

La seigneurie des Ubas perdurera jusqu’au 19 décembre 1830, date du décès du dernier héritier, Charles-Hippolyte-Gustave d’Agrain, âgé de 22 ans. Il meurt victime de son dévouement envers les habitants des Hubacs, atteints par la fièvre typhoïde. À son image, cette lignée aristocratique aura su allier noblesse d’âme et sens du devoir, comme en témoignent les chroniques de l’époque.

Personnalités liées au village

Henri Charrière, dit Papillon, célèbre pour son évasion du bagne de Cayenne et immortalisé dans le roman et le film du même nom, est né à Saint-Étienne-de-Lugdarès. Un musée lui est consacré.

Le cardinal Joseph-Christian-Ernest Bourret, évêque de Rodez, est également issu de cette terre ardéchoise.

La Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph ont fonsée le couvent Saint-Joseph à Saint-Étienne-de-Lugdarès. Aujourd’hui ce grand couvent abrite les bureaux administratifs de la commune.

La Ligne de Partage des Eaux est un parcours de randonnée en itinérance, jalonné d'œuvres d'art contemporaines, valorisant le patrimoine naturel et culturel des Monts d'Ardèche. Ce sentier suit la frontière invisible entre les bassins versants méditerranéen et atlantique.
Au Suc de Montat, vous découvrirez les Mires, installations artistiques qui offrent une immersion originale dans le paysage, permettant de mieux appréhender la ligne de partage des eaux.
Accès à pied depuis la D239, entre Le Bez et la Croix de Bauzon. L'accès est fléché. Les Mires sont situées sur le Suc de Montat, qui accueille également un relais électrique (antenne visible à distance), sur le versant opposé au col du Pendu.

La commune de Saint Etienne de Lugdarès s’étend sur près de 5 000 hectares.